Pagan Blog project: A - Autels (Altars)

English translation below

Je me considère comme païenne depuis 17 ans et pourtant, je ne maintiens un autel de façon permanente que depuis que je suis officiellement partie de la maison familiale, il y a 7 ou 8 ans. Sur mes premiers autels, on pouvait retrouver tout, absolument tout, ce que je possédais de païen. Pagaille to-tale. Impossible de faire du travail magique dans un tel bordel (bazar pour mes lecteurs outre-mer, pour pas que vous ne pensiez que je, enfin…) et pourtant, j’avais besoin d’avoir un autel. Mais pourquoi? Je ne suivais pas de cheminement particulier qui en exigeait la tenue, j’aurais pu complètement abandonner, mais pourtant je m’acharnais, une bébelle à glitter à la fois. 

Je viens, comme plusieurs, d'une famille catholique non-extrême, pas très pratiquante. J'ai eu des cours de catéchèse à l'école, je suis baptisée/confirmée et j'allais à l'église pour Noël et Pâques et parfois un peu plus, sans raison ou parce-que ma grand-mère avait payé pour une messe pour mon grand-père.

J'ai toujours aimé l'église (pas l'Église, distinction). J'aimais l'odeur de l'encens, les vitraux, la décoration et les gestes et les mots programmés. J’aimais aussi prier, même si je n’ai jamais compris le principe de la Trinité. Quand je récitais les mots de la messe avec tout le monde, j'avais vraiment l'impression d’appartenir à une communauté, de faire partie de quelque chose de plus grand que moi. Le toit haut et inaccessible de l'église nous abritait et nous protégeait. Cet endroit était définitivement sacré. Avec le temps, mes parents ont délaissés l'Église si bien qu'on n'allait même plus à messe de minuit. Quand je me suis convertie au paganisme, j'avais donc déjà perdu cette communauté à laquelle je n’appartenais que deux fois par année. (Et j'avais perdu mon lieu sacré.)

Avec les années, j'ai rempli plusieurs trous dans ma vie. J'ai terminé mes études, j'ai trouvé un homme que j'aime et qui m'aime avec qui j'ai une relation respectueuse et simple, j'ai raffiné mon système de croyance. Mais il me manquait quelque chose. J’en suis venue à réaliser que j’avais besoin d’un lieu tangible qui était sacré. J’habite au Québec, il n’y a pas de lieu païen ancestral sacré sur cette Terre, sauf pour les Premières Nations. Bien sur les forêts sont sacrées, tout comme la Nature en général, mais en ville c'est un peu difficile d’accès et à Pointe-aux-Trembles, pas très intime. Je me souviens d’avoir fait une offrande dans le fleuve St-Laurent qui a été longuement examinée par deux kayakistes. Et c’est sans parler de l’hiver québécois où il peut faire si froid que le globe oculaire nous gèle. Je pense que c’est là que l’autel a pris sa place dans ma vie.

Avec un autel, on peut créer un espace sacré à l’intérieur (ou encore à l’extérieur). Idéalement, l’autel devrait être permanent. À chaque fois qu’on passe près de lui, pensera à l’émotion qui nous habitait quand on l’a créer. On pensera au travail sacré passé, présent et futur. On pensera aux divinités ou aux esprits qui y sont représentés. On pensera au dernier livre païen que l’on a lu qui nous a touché ou au prochain qui nous intéresse. À chaque fois que ces pensées nous viennent, on touche un peu au sacré, on effleure le plan d’En Haut. Chaque fraction de seconde passée « en haut » sacralise l’autel, le fait passé peu à peu vers l’Autre Monde. Tranquillement, l’espace qu’il occupe n’est plus seulement sur un seul plan de conscience. Quand on s’assoira devant lui la prochaine fois, il résonnera de toutes ces vibrations. Il devient notre temple personnel.

Un autel devrait être en mouvement. J’ai déjà mentionné que j’avais saturé mes premiers autels de tout ce que je pouvais trouver de païens, et comme je travaille énormément avec les symboles, ça faisait beaucoup. Tranquillement, j’ai raffiné mon processus de création. J’ai fait quelques autels pour des sabbats particuliers en focusant sur la signification de la fête. Ces autels étaient souvent épurés et pourtant, ils fonctionnaient mieux pour moi. Je crois fermement que pour qu’un autel remplisse sa fonction, il doit refléter son ou ses créateurs. Il doit vouloir dire quelque chose. Dans la Wicca, il y a une structure traditionnelle pour les autels. Wiccan ou non, vous pouvez l’utiliser si elle vous parle, Wiccan ou non, cessez de l’utiliser si elle ne vous parle pas. En créant un autel qui nous ressemble, on laisse un peu de notre personne avec lui, on laisse de notre énergie, de notre résonnance propre. Plus notre autel passe de temps dans l’Autre Monde, plus notre signature énergétique y est aussi, si bien qu’il nous est d’autant plus facile de connecter nos énergies à celle du monde d’En Haut.

Comme beaucoup de choses spirituelles, la construction d’au autel est un projet de longue haleine. Il sera efficace immédiatement après avoir été monté, mais il ne prendra son plein potentiel qu’avec le temps et avec son utilisation. Le modifier régulièrement est une bonne chose, car nous sommes tous des humains en constante évolution. Pas besoin de faire de gros chamboulements à toutes les fois. Y ajouter un petit quelque chose lors d’une nouvelle situation ou lorsqu’une nouvelle révélation nous apparait et/ou en retirer quelque chose quand une situation ou une étape de notre vie se termine est souvent suffisant. Personnellement, j’utilise mon autel comme un indicateur d’immobilisme. Quand ça fait des mois qu’il n’a pas bouger, je m’interroge sur le pourquoi. Est-ce le reflet d’une paresse dans ma pratique? Est-ce une indication qu’il y a présentement une situation douloureuse dans ma vie à laquelle je n’ai pas envie d’être confrontée à toute les fois que je regarde ou utilise mon autel? Ou est-ce que je n’ai tout simplement pas envie de faire face à cette situation? Ou encore, suis-je simplement dans une période de stabilité dans ma vie? Une fois que j’ai fait mon introspection, je peux décider si je dois changer mon autel, ou plus fréquemment, changer des comportements dans ma vie profane et/ou sacrée.

L’autel peut aussi devenir un outil de communication dans un couple, une famille ou un groupe. Si on crée un autel commun, chaque participant y laisse quelque chose de lui, quand il vit des périodes intenses (positivement ou négativement), sa partie de l’autel changera et l’énergie suivra. Ceci donne des indices aux autres membres que quelque chose se passe. De plus, simplement l’acte de créer ensemble peut aider à souder un couple, une famille ou un groupe.

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I have considered myself a pagan for 17 years, however, I did not have an altar before I left the parental house, 7 or 8 years ago. On my first altars, you could find everything I owned that was remotely pagan. A to-tal mess. It was impossible to do magick work in such an environment, but I still found that I needed an altar. But why? I was not following a way that required it, I could have abandoned, but I persevered, one little useless glittery crap thing at a time.

Like most in the province of Quebec, I come from a non-extreme, almost not practising catholic family. I had cathechism class in school, I am baptized/confirmed and I went to church at Christmas eve and Easter, sometime a bit more for no reason or because my grand-mother had bought a mass for my grand-father.

I always liked church (not the Church, distinction). Il liked the smell of incense, the stained glass windows, the decoration, the programmed movements and spoken words. I also liked to pray, even if I never could wrap my head around the Trinity principle. When I was reciting the words with everybody, I truly had the impression to belong in a community, to be a part of something bigger than myself. The very high roof of the church was shielding us, protecting us. This space was definitively sacred. In time my parents went less and less to the church, we were not even going to the midnight mass anymore. By the time I converted to Paganism, I had already lost this two or three times a year community. (And I had lost my sacred place).

As the years were passing, I filled many holes in my life. I finished school, I found a man that I loved and that loved me with whom I have a respectful and simple relation and I refined my belief system. But there was something missing. I realized that I needed a tangible sacred space. I live in the province of Quebec, there is no ancestral pagan sacred place here, except for the First Nations. Of course forests are sacred as is all of Nature, but in the city it is not that easy to go out and have a special place and in Pointe-aux-Trembles, it is almost impossible to have a bit of intimacy. I remember having made an offering in the St-Lawrence river only to have it examined by two kayakers. And that is without even factoring in the dreaded Quebec winter where your eyeballs can freeze. I think this is when the altar took its place in my life.

With an altar, you can create an indoor (or outdoor) sacred place. Ideally, the altar should be permanent. Everytime we go close to it or you look at it, we will think of the emotions we had when we created it. We will think of our sacred work, passed, present and future. We will think about the last pagan book we read, how it touched us and which one we plan to read and why. Everytime we have this kind of thoughts, we touché the sacred a little bit, we brush the plane Above. Every second spend Above makes the altar more sacred, it makes it exist in the Otherworld. Bit by bit, our altar exists in more than one plane of consciousness. The next time we will sit before it, it will vibrate with all these energies. It will become our personal temple.

An altar should always be in motion. I have already said that I had clogged up my first altar with everything pagan I had and since I work with symbols, it was a lot! I refined the process with time. I started by creating special altars for the Sabbats, focusing on the meaning of the celebration. There was much less things on these altars, but I found that they worked better for me. I firmly believe that an altar must reflect who its designer(s) is (are). Also, it has to mean something. In Wicca there is a traditional structure for the altar. Wiccan or not, if it works for you, use it. Wiccan or not, if it does not work for you stop using it. If we create an altar that resembles us, we leave a little bit of ourselves with it, we leave a bit of our energy with it. The more time our altar passes in the Otherworld, the more time our energetic signature will pass there also. Therefore, it will get easier to connect ourselves to the Above plane as we will be a bit there already.

Like a lot of spiritual endeavours, building an altar is a long term project. It will work immediately after having building it, but it will reach its full potential with time and with use. Modifying it regularly is a good thing, as we all are humans in constant evolution. There is no need to change everything on the altar, but adding a little something as new situations or revelation appear or removing something when a situation or a phase of life ends is a good idea. I use my altar as an indication of stagnation. If it has been months that nothing has changed on my altar, I ask myself why. Is it a reflection of laziness in my practice? Is it because there is a painful situation in my life and I do not need/want a reminder everytime I look at or use my altar? Or is it unwillingness to face this situation? Or am I simply in a stable period of my life? Once my introspection is done, I can decide if I have to change something on my altar, or more often, in my life profane or sacred.

The altar can also become a communication tool in a couple, a family our a group. If we create a common altar, every member leave something of itself. When he or she lives an intense period (wether positive or negative), his or her part of the altar will change and the energy will follow. It is this change that can give clues to the other members that something is going on. Also, the sheer act of creating together can bound a couple, family or group more closely.