English translation below
D’abord, je tiens à m’excuser pour le silence
des dernières semaines. J’étais complètement et irrémédiablement
bloquée sur la lettre F. Et pourtant, il y a longtemps que je voulais
écrire sur le « Fluff ». Y a-t’il pire chose que d’être
taxé de « Fluffy Bunny » dans le merveilleux monde du paganisme?
Quelle ignominie. Les émissions comme Charmed ou les films comme « The
Craft » définissaient les pourtour du Fluffy Bunny lorsque j’ai entamé
ma voie spirituelle. Ce qui définit les pourtours
depuis? Je ne pourrais le dire, vu que je m’en tiens , oh!, si loin,
moi grande prêtresse de La Morrigan, érudite et éduquée! Je ne lis pas
n’importe quoi, moi Messieurs, Dames. Que neni. Je lis seulement des
historiens connus, des livres reconnus dans
le domaines et/ou qui ont une bibliographie longue de 200000 pages et
des thèses doctorales.
Loin de moi, tout ce « fluff »!
Et pourtant… J’ai commencé à lire « Sorcière » de Cate Tiernan.
Allez-y, jugez-moi! Vous ne pouvez pas me faire pire que ce que je me fais déjà. Il reste que je viens de finir le 13e
tome. Non seulement, je lis ces livres, mais en plus, je les lis en
français. Gasp! Mais où est passé
ma rigueur intellectuelle? N’ai-je donc plus peur de perdre une
subtilité de langage en lisant une traduction? Ben, non, quand même, pas
pour ces livres-là. Je ne me souviens même pas comment j’ai ouvert le
premier tome. Je pense que j’ai lu sur un forum
l’introduction d’une jeune fille de 14 qui disait avoir découvert la
Wicca par ce livre et je voulais vérifier l’étendue des dégâts. Ouais,
je suis ce genre de snobinarde. Le premier livre m’a proprement
horrifié. C’était plein d’aberration sur la Wicca
qui est décrit comme une religion millénaire (ça n’a même pas 100 ans),
les sept familles de sorcières de sang (Oh, my freaking Gods!) et c’est
à peine si ces dites sorcières de sang ne lancent pas des Fireball avec
leur esprit. Bref, ça ne vole pas haut.
J’ai donc expliqué en long et en large combien ces livres étaient
insignifiants à tous ceux qui me le demandait et à une bonne partie des
gens qui ne m’avaient rien demandé du tout. Pourtant, l’histoire ne me
sortait pas de la tête. Une semaine plus tard,
j’avais le deuxième entre les mains. (Loué à la bibliothèque quand
même. Faut pas exagérer). Bien que le poil me lève encore sur les bras
en lisant certains passages particulièrement erroné et irritant (une
personne qui nous est destiné, que l’on reconnait?
Il manque juste une aura à la Chevaliers d’Émeraude, pis on est en
business. ((Hen, quoi? Nanon, je ne les ai pas lu, pfft, tsst, pour qui
me prenez-vous!))), j’avoue à mon grand désespoir que j’aime vraiment
ça. Je crois que la plus grande raison pour cet
amour, c’est que ça me ramène à mes débuts dans la paganisme. Ça me
ramène à la magie de la découverte, à l’émerveillement devant tout ce
que je pouvais apprendre, tout ce que je pouvais faire. À l’immensité
des possibilités qui s’ouvraient à moi. Cette
série réveille la petite étincelle dans mes yeux. Cette étincelle a
tendance à perdre de son éclat quand on s’use trop les yeux dans des
livres et qu’on ne la nourrie pas assez de lumière. Cette lecture me
donne le goût de faire en plus de savoir. Soyons
honnête, si j’attends de tout savoir sur un sujet avant de
l’expérimenté, je ne ferai jamais rien. J’avais un peu oublié que faire
c’était aussi le fun, que faire faisait aussi partie de
l’apprentissage, que le faire ne doit pas nécessairement prendre
l’allure
serrée d’un protocole de lab pour être valable. Je déteste me tromper,
mais pourtant de grandes découvertes furent faite par « erreur ».
C’est définitivement par le faire que ce que l’on apprends devient
vraiment notre. Il n’est écrit nulle part que de
faire devait être ennuyant.
En plus de réveiller cette flamme, qui en soit
est une expérience bien personnelle et peut-être ne s’applique à
personne d’autre, il y a un autre grand avantage au « fluff ». C’est
une porte d’entrée dans un sujet, ce sont des informations
faciles à comprendre, souvent simplifiées à l’extrême qui éveille la
curiosité sans intimider. Même la série « Sorcière » n’est pas
complètement dénuée de contenu pertinent pour la Wicca. D’abord,
pendant toute la série, on parle de long apprentissage, de
besoin d’étudier, de se cultiver, ce qui est vrai. Aussi, j’ai
particulièrement porté attention aux herbes, pierres et runes dans le
dernier tome que j’ai lu et j’ai dû admettre que les correspondances
étaient bonnes. Donc, ce livre n’est pas complètement
une cause perdue, fireballs misent à part. Le grand danger du
« fluff », c’est d’y rester accroché. Quand on lit des livres qui ne
proviennent pas de recherches très creusées, on se rends compte qu’on a
rapidement fait le tour de l’information. Lire deux,
trois livres sur un sujet ne fais pas de nous des experts. Si au bout
de ces deux, trois livres on se rends compte qu’on n’apprends plus rien,
il est temps de changer de niveau de lecture, d’approfondir, de
chercher des auteurs plus académiques ou plus expérimentés
et non pas de se proclamer grand prêtre ou grande prêtresse. À moins
de prendre le titre de Grande Prêtresse du Lapin Soyeux. Le « fluff »
c’est bien, mais ça fait son temps. Ou ça sert à divertir. Bref, le
« fluff » c’est correct, mais être un « fluffy
bunny », non. Être un « fluffy bunny », ça démontre soi une paresse ou
un manque de rigueur intellectuelle soi une peur de se remettre en
question soi un égo démesuré. Le manque d’expérience ne peut pas être
entré dans cette catégorie (alors les vieux comme
moi, on prend 3 respirations positives). Et le manque d’expérience n’a
pas d’âge. Quand on se converti à 50 ans, on est autant néophyte
qu’une jeune fille de 14 ans, même si notre expérience de vie nous
permet d’avancer certaines facettes de notre spiritualité
plus rapidement. J’ai connu des femmes près de la 60aines qui se
condamnaient à être des « fluffy bunny », car elles refusaient
d’apprendre de gens dans la vingtaine qui étudiaient pourtant depuis une
dizaine d’années. Elles ne pouvaient pas croire que des
gens de cet âge avaient des choses pertinentes à leur apprendre. C’est
bien dommage… Tout le monde a des choses à apprendre de tout le monde,
la relation de professeur est très enrichissante pour ça, on y apprend
souvent autant sinon plus que les élèves.
Le « fluff » peut aussi être un grand atout pour
partager ses connaissances avec des enfants. Par exemple, si on veut
créer une tradition familiale, il est un peu difficile de mettre dans
les mains d’enfants de 6 ans une thèse de doctorat.
Même une histoire du Mabinogi, ce n’est pas évident. Par contre, un
mythe qui a régressé au rang de conte peut être une très bonne
introduction. On bâtit peu à peu dessus. Si tout le monde n’écrivaient
que des thèses doctorales, il y auraient un pas tellement
grand à franchir pour les parents (ou autre) qui veulent enseigner aux
enfants qu’ils se décourageraient probablement. Un texte déjà simplifié
peut être utilisé tel quel ou encore simplifié pour atteindre le niveau
des enfants. Cependant, il faut connaitre
son matériel bien au-delà du niveau « fluff » si on veut choisir les
bons éléments sur lesquels on pourra bâtir une connaissance forte.
*****
First, I want to say that I
am sorry for my silence these last few weeks. I was really stuck on the
letter “F”, which is weird since I have been wanting to write on
“fluff” for a while now. Is there something worse
than being called a “fluffy bunny” in the wonderful world of paganism?
TV programs like “Charmed” and movies like “The Craft” were defining
the boundaries of “fluff” when I started my spiritual path. What is
defining these boundaries nowadays? I could not
say as, I, great priestess of the Morrigan, erudite and educated, make
every effort to stand far from the “Fluffu bunny”. I do not read
rubbish, Ladies and Gentlemen. Oh, no! Not me! I only read books by
renowned historians, books recognized in their fields
and/or that have a 200000 pages long bibliography or doctoral
dissertations.
But, I have started to read Cate Tiernan’s Sweep.
Go ahead, judge me! You cannot do worst that what I am doing myself. Still, I just finished the 13th
volume. Not only am I reading these books, but I am reading them in
French. Gasp! Where is my intellectual
rigour? Am I not scared that I may lose something in translation?
Well, no, not for these books. I am not sure how I started reading the
first book. I think I saw on a forum a 14-years-old saying that she
discovered Wicca by these books and I wanted to
see how much damage had been done. Yeah, I am that kind of snob. ;)
The first book horrified me. It was full of aberrations about Wicca,
which is described as being thousands of years old (try not even 100),
where there are seven families of blood witches
(oh, my freaking Gods!) and these witches are almost able to throw
fireballs with their minds. Not very good. I explained in details to
anybody who wanted to hear me out and a lot or just happened to be
within earshot, how irritating this book was. However,
I could not stop thinking about it. A week later, I had the second one
in my hands (lent from the library, no need to exaggerate here). Even
if my skin still crawls at certain passages (you can actually physically
feel your soul mate?), I must admit, to
my dismay, that I like these books. My love (yeah, there I said it:
love) probably comes from the fact that these books bring me back to the
beginning of my spiritual path. They bring me back to the magic of
discovery, to the awe before all that there was
that I could learn, before all I could do. They bring me back to the
vastness of possibilities that could be mine. This series brings back
the light in my eyes, the one that was dimed because it may have looked
too long at pages and not enough at other sources
of Light. Reading Sweep makes me want to do in addition to know.
Let’s be honest, if I wait to know all there is to know on a subject
before experimenting, I will never do anything. I think I may have
forgotten a bit about the joy of doing, that doing is
part of learning and that doing does not need to follow a structure
akin to a lab protocol to have some value. I hate to be wrong, but so
many great discoveries have been made by “mistake”. It is definitively through doing that the knowledge truly becomes
ours. Nowhere is it said that doing has to be boring.
In addition to re-igniting
this spark, which is in itself a very personal experience, that may not
relate to anyone else, there are other advantages to « fluff ». It is a
gateway to discovering a new subject, the information
is easy to understand sometimes simplified to the extreme and it can
spark curiosity without intimidating. Even “Sweep” has some pertinent
Wicca content. First, through all the books a lot of stress is put on
the importance of learning and studying and how
long it can take (a lifetime), which it true. Also, I have taken
special attention to the use of runes, stones and herbs in the 13th
book and it is pretty accurate. So this book still has some learning
value, fireballs aside. The great danger
with “Fluff” is to get stuck in it. When we read books that are based
on superficial research, we soon realize that there is not much info and
we know it all pretty fast. However, reading two or three books cannot
make you an expert. If after reading two
or three books you realize that you have not learnt anything new for a
while, it is time to up your game, to change your material level and
delve into deeper, more researched books, not to proclaim yourself High
Priest or Priestess. Unless you really want
to be the priestess of the Mighty Fluffy Bunny. “Fluff” is good, but
it has its limits. Or it is for entertainment only. In short, “fluff”
is fine, but “fluffy bunny” is not. Being a “fluffy bunny” can mean
only three things: You are intellectually lazy
(or you lack intellectual rigour), you are afraid to question yourself
or you have way to much ego. We cannot put lack of experience in this
category (so the old ones like myself, take three positive breaths).
And lack of experience has no age. If you are
50 years-old and you have just became a pagan, you are as much a
neophyte as the 14-years-old, even if your life experience enables you
to go faster on some parts of your spiritual path. I met 60-years-old
women who were well on their way to become “fluffy
bunnies” because they could not bear to be taught by 20-somethings.
They could not see what people that young had to teach them. Well,
anyone as something to learn from anyone. This is why being a teacher
is so rewarding, you learnt at least as much as
your student.
“Fluff” can also be an
incredible resource to share your knowledge with kids. For example, if
you want to create a family tradition, it is kind of weird to give 6
years-old a doctorate dissertation to read. Even a story
from, let’s say, the Mabinogian is too hard for them. However, a myth
that has regressed to the fairy tale level can be a big help. It is a
foundation and then you build on it. If everyone was only writing
doctoral dissertations, imagine the step the parents
would have to take to put this info at the kids’ level. They would
probably get discouraged. By starting from an already simplified text,
the task is much easier. However, you do need to have an understanding
of your material that is above the “fluff” level
if you want to be able to select the good elements in your story, the
ones on which you can build strong knowledge.