mardi 23 avril 2013

G comme dans Gaïa / G as in Gaïa

English translation below.

Pour cette entrée, j'ai demandé à ma bonne amie Sòlveig Thémÿs de vous parler d'une déesse très chère à son coeur.  J'espère que vous apprécierez!  :)

G comme Gaïa

Pour cette lettre, j’ai été invitée à vous parler de ma déesse Gaïa. Évidemment, il est facile de trouver des informations sur l’internet alors, je vais plutôt vous décrire ma relation avec Celle qui m’accompagne depuis 10 ans.

Cette Déesse, née du chaos, est arrivée dans ma vie à un moment assez chaotique. Venue de nulle part, Gaïa a su remplir un vide que je savais présent, mais que j’ignorais comment régler. Longtemps, je me suis demandé pourquoi Elle? Pourquoi n’ai-je pas une Déesse plus connue, plus « cool »?

Je crois que la réponse est que j’avais besoin d’Elle. Gaïa est vraiment une déesse maternelle, aimante, mais exigeante à sa manière. S’attendant toujours au meilleur de moi-même tout en s’assurant de voir les efforts accomplis. Elle est patiente (très!), car elle me connaît. C’est la clé de sa présence, j’avais besoin d’une figure maternelle pour combler celle que j’ai trop idéalisée dans ma vie profane.

Je crois aussi que ça revient au peu à la question : sommes-nous choisis ou choisissons-nous nos divinités-guides. Je crois que c’est le deux, le choix est conscient et inconscient. Parce que bien souvent, nous nous sommes renseignés et espéré qu’une divinité particulière vienne à nous. Mais notre inconscient vient brouiller les cartes avec une autre. Parce que le but d’une Déité patronne est de justement nous guider et nous amener ailleurs.

Et Gaïa a fait justement ça avec moi, je peux facilement dire que je suis une personne meilleure grâce à sa présence dans ma vie.

Par Sòlveig Thémÿs


For this entry, I asked one of my good friends, Sòlveig Thémÿs, to talk to you about a goddess that is very important to her.  I hope you will enjoy her post!  :)

G as Gaia
For this letter, I have been asked to tell you about my goddess Gaia. Obviously, it is easy to find information on the internet so I’m going to tell you about my relation with the One who has been there for the past 10 years.

This goddess, born of chaos, came into my life at a time rather chaotic. From nowhere, Gaia came to fill a void that I knew but didn’t know how to fix. For a long time, I wondered why Her? Why don’t I have a more known cool goddess?

I think the answer is that I needed Her. Gaia is a really nurturing goddess, loving but demanding in its own way. She always expects the very best from me while seeing all the effort I put into it. She is (very) patient because she knows me. This is the key to her presence, I needed a mother figure to fill the too idealized figure I had in my life.

I also think it comes down to just the question: are we chosen or do we choose our divine guides. I believe it is both; the choice is conscious and unconscious. Because often, we inquired and hoped a particular deity come to us. But our subconscious is muddying the water with another. And because the purpose of a Main Deity is just to guide us and lead us elsewhere.

And Gaia did just that with me, I can easily say that I am a better person thanks to his presence in my life.

By Sòlveig Thémÿs

F comme dans ­"Fluff" (et son importance) / F as in "Fluff" (and its importance)

English translation below

D’abord, je tiens à m’excuser pour le silence des dernières semaines.  J’étais complètement et irrémédiablement bloquée sur la lettre F.  Et pourtant, il y a longtemps que je voulais écrire sur le « Fluff ».  Y a-t’il pire chose que d’être taxé de « Fluffy Bunny » dans le merveilleux monde du paganisme?  Quelle ignominie.  Les émissions comme Charmed ou les films comme « The Craft » définissaient les pourtour du Fluffy Bunny lorsque j’ai entamé ma voie spirituelle.  Ce qui définit les pourtours depuis?  Je ne pourrais le dire, vu que je m’en tiens , oh!, si loin, moi grande prêtresse de La Morrigan, érudite et éduquée!  Je ne lis pas n’importe quoi, moi Messieurs, Dames.  Que neni.  Je lis seulement des historiens connus, des livres reconnus dans le domaines et/ou qui ont une bibliographie longue de 200000 pages et des thèses doctorales.  Loin de moi, tout ce « fluff »! 



Et pourtant… J’ai commencé à lire « Sorcière » de Cate Tiernan. 



Allez-y, jugez-moi!  Vous ne pouvez pas me faire pire que ce que je me fais déjà.  Il reste que je viens de finir le 13e tome.  Non seulement, je lis ces livres, mais en plus, je les lis en français.  Gasp!  Mais où est passé ma rigueur intellectuelle?  N’ai-je donc plus peur de perdre une subtilité de langage en lisant une traduction? Ben, non, quand même, pas pour ces livres-là.  Je ne me souviens même pas comment j’ai ouvert le premier tome.  Je pense que j’ai lu sur un forum l’introduction d’une jeune fille de 14 qui disait avoir découvert la Wicca par ce livre et je voulais vérifier l’étendue des dégâts.  Ouais, je suis ce genre de snobinarde.  Le premier livre m’a proprement horrifié.  C’était plein d’aberration sur la Wicca qui est décrit comme une religion millénaire (ça n’a même pas 100 ans), les sept familles de sorcières de sang (Oh, my freaking Gods!) et c’est à peine si ces dites sorcières de sang ne lancent pas des Fireball avec leur esprit.  Bref, ça ne vole pas haut.  J’ai donc expliqué en long et en large combien ces livres étaient insignifiants à tous ceux qui me le demandait et à une bonne partie des gens qui ne m’avaient rien demandé du tout.  Pourtant, l’histoire ne me sortait pas de la tête.  Une semaine plus tard, j’avais le deuxième entre les mains.  (Loué à la bibliothèque quand même.  Faut pas exagérer).  Bien que le poil me lève encore sur les bras en lisant certains passages particulièrement erroné et irritant (une personne qui nous est destiné, que l’on reconnait?  Il manque juste une aura à la Chevaliers d’Émeraude, pis on est en business.  ((Hen, quoi? Nanon, je ne les ai pas lu, pfft, tsst, pour qui me prenez-vous!))), j’avoue à mon grand désespoir que j’aime vraiment ça.  Je crois que la plus grande raison pour cet amour, c’est que ça me ramène à mes débuts dans la paganisme.  Ça me ramène à la magie de la découverte, à l’émerveillement devant tout ce que je pouvais apprendre, tout ce que je pouvais faire.  À l’immensité des possibilités qui s’ouvraient à moi.  Cette série réveille la petite étincelle dans mes yeux.  Cette étincelle a tendance à perdre de son éclat quand on s’use trop les yeux dans des livres et qu’on ne la nourrie pas assez de lumière.  Cette lecture me donne le goût de faire en plus de savoir.  Soyons honnête, si j’attends de tout savoir sur un sujet avant de l’expérimenté, je ne ferai jamais rien.  J’avais un peu oublié que faire c’était aussi le fun, que faire faisait aussi partie de l’apprentissage, que le faire ne doit pas nécessairement prendre l’allure serrée d’un protocole de lab pour être valable.  Je déteste me tromper, mais pourtant de grandes découvertes furent faite par « erreur ».  C’est définitivement par le faire que ce que l’on apprends devient vraiment notre.  Il n’est écrit nulle part que de faire devait être ennuyant. 



En plus de réveiller cette flamme, qui en soit est une expérience bien personnelle et peut-être ne s’applique à personne d’autre, il y a un autre grand avantage au « fluff ».  C’est une porte d’entrée dans un sujet, ce sont des informations faciles à comprendre, souvent simplifiées à l’extrême qui éveille la curiosité sans intimider.  Même la série « Sorcière » n’est pas complètement dénuée de contenu pertinent pour la Wicca.  D’abord, pendant toute la série, on parle de long apprentissage, de besoin d’étudier, de se cultiver, ce qui est vrai.  Aussi, j’ai particulièrement porté attention aux herbes, pierres et runes dans le dernier tome que j’ai lu et j’ai dû admettre que les correspondances étaient bonnes.  Donc, ce livre n’est pas complètement une cause perdue, fireballs misent à part.  Le grand danger du « fluff », c’est d’y rester accroché.  Quand on lit des livres qui ne proviennent pas de recherches très creusées, on se rends compte qu’on a rapidement fait le tour de l’information.  Lire deux, trois livres sur un sujet ne fais pas de nous des experts.  Si au bout de ces deux, trois livres on se rends compte qu’on n’apprends plus rien, il est temps de changer de niveau de lecture, d’approfondir, de chercher des auteurs plus académiques ou plus expérimentés et non pas de se proclamer grand prêtre ou grande prêtresse.  À moins de prendre le titre de Grande Prêtresse du Lapin Soyeux.  Le « fluff » c’est bien, mais ça fait son temps.  Ou ça sert à divertir.  Bref, le « fluff » c’est correct, mais être un « fluffy bunny », non.  Être un « fluffy bunny », ça démontre soi une paresse ou un manque de rigueur intellectuelle soi une peur de se remettre en question soi un égo démesuré.  Le manque d’expérience ne peut pas être entré dans cette catégorie (alors les vieux comme moi, on prend 3 respirations positives).  Et le manque d’expérience n’a pas d’âge.  Quand on se converti à 50 ans, on est autant néophyte qu’une jeune fille de 14 ans, même si notre expérience de vie nous permet d’avancer certaines facettes de notre spiritualité plus rapidement.  J’ai connu des femmes près de la 60aines qui se condamnaient à être des « fluffy bunny », car elles refusaient d’apprendre de gens dans la vingtaine qui étudiaient pourtant depuis une dizaine d’années.  Elles ne pouvaient pas croire que des gens de cet âge avaient des choses pertinentes à leur apprendre.  C’est bien dommage…  Tout le monde a des choses à apprendre de tout le monde, la relation de professeur est très enrichissante pour ça, on y apprend souvent autant sinon plus que les élèves. 

Le « fluff » peut aussi être un grand atout pour partager ses connaissances avec des enfants.  Par exemple, si on veut créer une tradition familiale, il est un peu difficile de mettre dans les mains d’enfants de 6 ans une thèse de doctorat.  Même une histoire du Mabinogi, ce n’est pas évident.  Par contre, un mythe qui a régressé au rang de conte peut être une très bonne introduction.  On bâtit peu à peu dessus.  Si tout le monde n’écrivaient que des thèses doctorales, il y auraient un pas tellement grand à franchir pour les parents (ou autre) qui veulent enseigner aux enfants qu’ils se décourageraient probablement.  Un texte déjà simplifié peut être utilisé tel quel ou encore simplifié pour atteindre le niveau des enfants.  Cependant, il faut connaitre son matériel bien au-delà du niveau « fluff » si on veut choisir les bons éléments sur lesquels on pourra bâtir une connaissance forte. 



*****



First, I want to say that I am sorry for my silence these last few weeks.  I was really stuck on the letter “F”, which is weird since I have been wanting to write on “fluff” for a while now.  Is there something worse than being called a “fluffy bunny” in the wonderful world of paganism?  TV programs like “Charmed” and movies like “The Craft” were defining the boundaries of “fluff” when I started my spiritual path.  What is defining these boundaries nowadays?  I could not say as, I, great priestess of the Morrigan, erudite and educated, make every effort to stand far from the “Fluffu bunny”.  I do not read rubbish, Ladies and Gentlemen.  Oh, no!  Not me!  I only read books by renowned historians, books recognized in their fields and/or that have a 200000 pages long bibliography or doctoral dissertations. 



But, I have started to read Cate Tiernan’s Sweep.



Go ahead, judge me!  You cannot do worst that what I am doing myself.  Still, I just finished the 13th volume.  Not only am I reading these books, but I am reading them in French.  Gasp!  Where is my intellectual rigour?  Am I not scared that I may lose something in translation?  Well, no, not for these books.  I am not sure how I started reading the first book.  I think I saw on a forum a 14-years-old saying that she discovered Wicca by these books and I wanted to see how much damage had been done.  Yeah, I am that kind of snob.  ;)  The first book horrified me.  It was full of aberrations about Wicca, which is described as being thousands of years old (try not even 100), where there are seven families of blood witches (oh, my freaking Gods!) and these witches are almost able to throw fireballs with their minds.  Not very good.  I explained in details to anybody who wanted to hear me out and a lot or just happened to be within earshot, how irritating this book was.  However, I could not stop thinking about it.  A week later, I had the second one in my hands (lent from the library, no need to exaggerate here).  Even if my skin still crawls at certain passages (you can actually physically feel your soul mate?), I must admit, to my dismay, that I like these books.  My love (yeah, there I said it: love) probably comes from the fact that these books bring me back to the beginning of my spiritual path.  They bring me back to the magic of discovery, to the awe before all that there was that I could learn, before all I could do.  They bring me back to the vastness of possibilities that could be mine.  This series brings back the light in my eyes, the one that was dimed because it may have looked too long at pages and not enough at other sources of Light.  Reading Sweep makes me want to do in addition to know.  Let’s be honest, if I wait to know all there is to know on a subject before experimenting, I will never do anything.  I think I may have forgotten a bit about the joy of doing, that doing is part of learning and that doing does not need to follow a structure akin to a lab protocol to have some value.  I hate to be wrong, but so many great discoveries have been made by “mistake”.  It is definitively through doing that the knowledge truly becomes ours.  Nowhere is it said that doing has to be boring. 



In addition to re-igniting this spark, which is in itself a very personal experience, that may not relate to anyone else, there are other advantages to « fluff ».  It is a gateway to discovering a new subject, the information is easy to understand sometimes simplified to the extreme and it can spark curiosity without intimidating.  Even “Sweep” has some pertinent Wicca content.  First, through all the books a lot of stress is put on the importance of learning and studying and how long it can take (a lifetime), which it true.  Also, I have taken special attention to the use of runes, stones and herbs in the 13th book and it is pretty accurate.  So this book still has some learning value, fireballs aside.  The great danger with “Fluff” is to get stuck in it.  When we read books that are based on superficial research, we soon realize that there is not much info and we know it all pretty fast.  However, reading two or three books cannot make you an expert.  If after reading two or three books you realize that you have not learnt anything new for a while, it is time to up your game, to change your material level and delve into deeper, more researched books, not to proclaim yourself High Priest or Priestess.  Unless you really want to be the priestess of the Mighty Fluffy Bunny.  “Fluff” is good, but it has its limits.  Or it is for entertainment only.  In short, “fluff” is fine, but “fluffy bunny” is not.  Being a “fluffy bunny” can mean only three things: You are intellectually lazy (or you lack intellectual rigour), you are afraid to question yourself or you have way to much ego.  We cannot put lack of experience in this category (so the old ones like myself, take three positive breaths).  And lack of experience has no age.  If you are 50 years-old and you have just became a pagan, you are as much a neophyte as the 14-years-old, even if your life experience enables you to go faster on some parts of your spiritual path.  I met 60-years-old women who were well on their way to become “fluffy bunnies” because they could not bear to be taught by 20-somethings.  They could not see what people that young had to teach them.  Well, anyone as something to learn from anyone.  This is why being a teacher is so rewarding, you learnt at least as much as your student.

“Fluff” can also be an incredible resource to share your knowledge with kids.  For example, if you want to create a family tradition, it is kind of weird to give 6 years-old a doctorate dissertation to read.  Even a story from, let’s say, the Mabinogian is too hard for them.  However, a myth that has regressed to the fairy tale level can be a big help.  It is a foundation and then you build on it.  If everyone was only writing doctoral dissertations, imagine the step the parents would have to take to put this info at the kids’ level.  They would probably get discouraged.  By starting from an already simplified text, the task is much easier.  However, you do need to have an understanding of your material that is above the “fluff” level if you want to be able to select the good elements in your story, the ones on which you can build strong knowledge.